By Holy See Mission
Intervention de S.E. Mgr Celestino MiglioreObservateur Permanent du Saint-Siège auprès des Nations Uniesdevant
la quarante-deuxième session dela
Commission du Développement SocialPoint
3 (b) de l’ordre du jour:Dixième
anniversaire de l’Année Internationale de la FamilleNew York, le 6
février 2004Monsieur le
Président,
Cette année,
alors que les Nations Unies célèbrent le dixième anniversaire de l’Année
Internationale de la Famille, ma délégation désire avant tout souligner
encore
une fois l’importance que le Saint-Siège attache à l’institution de la
famille.
Ma délégation
estime que la famille devrait jouer un rôle primordial et central dans
la mise
en place d’une société saine. En effet, elle est le premier lieu de
l’intégration sociale puisqu’elle constitue la première cellule de la
société et
son fondement.
Pour le Saint-Siège,
la famille est une institution naturelle fondée sur le mariage – union
intime et
complémentaire d’un homme et une femme –, qui, en tant que telle,
possède des
droits propres et inaliénables. Bien plus qu’une simple unité juridique,
sociologique ou économique, la famille constitue une communauté d’amour
et de
solidarité. C’est pour cela qu’elle est particulièrement apte à réaliser
l’intégration de tous les membres qui la composent, qu’ils soient
jeunes, âgés
ou handicapés. On peut donc aisément affirmer qu’une famille ainsi
conçue
pourrait servir de modèle d’intégration sociale à plus vaste échelle.
Mais il est tout
aussi vrai que, comme le reconnaît justement par ailleurs le Rapport sur
la
situation sociale dans le monde 2003, le monde d’aujourd’hui pose à la
famille
des défis notables. En particulier, on lit dans ledit Rapport, que “les
jeunes
vivant dans des familles dites dysfonctionnelles, caractérisées par des
conflits,
un contrôle parental inadéquat, des liens ténus avec les autres membres
de la
famille élargie et de la communauté, et une autonomie prématurée, sont
étroitement associés à la délinquance. Comme dans les cas de l’abus des
drogues,
les enfants et les jeunes venant de familles désavantagées, avec des
possibilités réduites d’emploi légitime, et qui sont confrontés au
risque ou à
la réalité de l’exclusion sociale, sont surreprésentés parmi les
délinquants
mineurs”.
Tous ces motifs
déterminent ma délégation à insister sur l’urgence d’adopter des
politiques
familiales à la hauteur des exigences actuelles. En effet, ma délégation
est
convaincue que ces politiques constituent la manière éthique et concrète
de
résoudre les crises des sociétés et de garantir un avenir possible à la
démocratie. La promotion et le renforcement de la famille au sein de la
société,
peuvent contribuer et certainement contribueront à améliorer
l'efficacité du
secteur public et à assurer ainsi le progrès du développement social.
Il est certain
que concevoir des politiques de ce genre n’est pas facile. En effet,
elles
doivent maintenir un juste équilibre avec le principe de subsidiarité,
en vertu
duquel “ l’État ne peut pas et ne doit pas enlever aux familles les
tâches
qu’elle peuvent fort bien accomplir seules ou en s’associant librement à
d’autres familles; mais il doit au contraire favoriser et susciter le
plus
possible les initiatives responsables des familles ” (Pape Jean-Paul
II,
Familiaris consortio, n. 45).
D’autre part, les
politiques familiales et les législations dans lesquelles ces politiques
prennent forme doivent répondre à un devoir de justice, en s’inspirant
du
principe de solidarité entre les divers secteurs de la société et entre
les
générations. L’exigence de solidarité, qui inspire déjà les politiques
relatives
au chômage, à la santé et aux retraites, doit être également respectée
au niveau
des politique familiales, qui ne peuvent pas être réduites à des
politiques
fiscales de redistribution des revenus, ni à des politiques d’assistance
publique.
C’est en
s’inspirant de ces deux principes que les responsables politiques
peuvent, avec
succès, faire face aux défis que pose l’intégration sociale des
catégories les
plus faibles de la société: parmi lesquelles figurent les jeunes, les
personnes
âgées, les handicapés. C’est encore à la lumière de ces deux principes
que les
législations en faveur de la famille peuvent respecter le droit de cette
dernière de bénéficier de mesures sur le plan social qui tiennent compte
de ses
besoins, en particulier, quand la famille doit supporter pour ses
membres des
charges supplémentaires liées à la vieillesse, aux handicaps physiques
ou
psychiques, ou à l’éducation des enfants.
Aujourd’hui plus
que jamais, la famille a besoin d’une protection spéciale de la part des
autorités publiques. Les États ont la responsabilité de défendre la
“souveraineté ” de la famille car cette dernière constitue le noyau
fondamental
de la structure sociale. En définitive, défendre la souveraineté de la
famille,
c’est contribuer à la souveraineté des nations. Ainsi, la reconnaissance
des
droits de la famille constitue-t-elle un aspect fondamental de la
promotion des
droits de l’homme.
Je vous
remercie, Monsieur le Président.
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